Nous sommes Leia et Naomi, deux enseignantes d'immersion française, passionnées qui ont le désir de permettre à nos élèves de vivre une expérience d'apprentissage authentique au sujet de la compréhension des traités en Saskatchewan.
Le 28-29 avril 2015, 230 élèves provenant des écoles secondaires Campbell, Scott, Martin et Balfour Collegiate ont participé à une conference jeunesse dans le but d’explorer ce qu’est réellement la citoyenneté lorsqu’on appartient au Traité no 4 et de réfléchir à l’avenir.
À la suite de leur apprentissage, les élèves ont travaillé avec l'artiste renommé Ray Keighley sur la création d'une pièce d'art collaborative.
Ce blog a pour but de documenter notre aventure éducative.
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Automne 2014
À la
suite de nombreuses activités d’apprentissage,
Leia et Naomi, enseignantes dans le programme d’immersion française à
l’école secondaire Campbell Collegiate, constatent que même si leurs élèves
avaient travaillé selon les attentes du programme d’étude, leur compréhension
des traités demeurait superficielle et leur vision de l’histoire canadienne
était principalement selon un point de vue européen. Dans un tel contexte, comment était-il possible
de permettre aux élèves de vivre une expérience d'apprentissage authentique
dans leur langue seconde ? Cette prise de conscience les encourage à
s’interroger sur une façon différente d’enseigner l’histoire canadienne et la
vision du monde des Premières nations.
Enseignante
d’art visuel, Leia propose à Naomi de créer un projet éducatif qui favorise un
enseignement multidisciplinaire de la langue française, des sciences sociales
et des arts visuels. Toutes les deux
passionnées par la possibilité d’enseigner au sujet des traités de façon
différente, elles se mettent à imaginer la possibilité pour leurs élèves
d’explorer l’apprentissage des traités de façon plus pratique. L’idée fait boule de neige et s’interrogeant
sur la notion de citoyenneté elles décident de mettre sur pied la conférence
jeunesse Treaty 4: The next generation
project (familièrement connue sous le nom de Treaty4Project)
Avec l’appui de leur administration scolaire Cynthia
Hock and Hillary Ibbott-Neiszner, Leia et Naomi décident de soumettre Treaty4Project au Conseil des Arts de la
Saskatchewan afin d’obtenir un financement à travers le programme GénieTraités. Le temps presse puisque la date limite pour
soumettre les projets au Conseil des Arts de la Sk est le 1er
Novembre. Pour que le projet soit
accepté un partenariat entre une organisation scolaire, un artiste et un
organisme communautaire est exigé. Rapidement,
sous la direction de Leia et Naomi, un comité de travail est mis en place. Calvin Racette, coordonnateur de
l’enseignement autochtone à Regina Public Schools trouve l’idée intéressante et
propose d’inclure Noel Starblanket à titre d’ainé et Sandra Bellegarde
conseillère pédagogique sur l’enseignement autochtone. De fil en aiguille, Sandra propose que
Monique Bowes, conseillère pédagogique dans le programme d’immersion française
se joigne au comité. Leia de son côté
contact Dr. Kathleen O’Reilly à l’Université des Premières nations du Canada et
l’invite à se joindre à ce projet à titre de partenaire communautaire qui à son
tour propose d’inclure sa collègue Dr. Angelina Weenie. Pendant ce temps, Naomi imagine de façon plus
détaillée l’idée d’une conférence jeunesse qui permettrait aux élèves
d’approfondir leur compréhension des traités en Saskatchewan. Sous la recommandation de Dianne Warren du
Conseil des Arts de la Saskatchewan, Leia et Naomi approchent l’artiste Ray
Keighley pour l’inviter à faire partie de Treaty4Project.
Une grande question s’impose, dans quelle langue doit-on soumettre le projet ? Puisque le projet sera réalisé en français en salle de classe il apparaît tout naturel que la langue française soit utilisée. Or, le fait que la majorité des membres du comité soient unilingues anglophones ou bilingue cri-anglais oblige Leia et Naomi de traduire le projet en anglais afin de favoriser la transparence des idées soumises. Cependant, puisque la subvention demandée provient du programme francophone GénieTraité il s’avère essentiel de présenter le projet en langue française. Le projet est d’abord écrit en français, puis traduit en anglais pour les membres du comité.
Le 30 octobre, l’ensemble du comité se réunit pour la
première fois. Cette réunion a pour but
de réviser la proposition de projet présentée par Leia et Naomi et apporter les
correctifs nécessaires avant la soumission officielle au Conseil des Arts de la
Saskatchewan. D’emblée le projet est
acceptée avec enthousiasme. Une
fébrilité reliée à l’énergie produite par la création de ce projet amène
l’ensemble des membres du comité à prendre conscience des défis et ajustements
futurs nécessaire à apporter afin d’assurer la viabilité du projet. Le comité
détermine officiellement lors de cette réunion que les objectifs
principaux de ce projet seront d’amener les élèves à : découvrir le rôle de leur génération dans la compréhension du Traité no 4 en Saskatchewan, d’explorer ce qu’est réellement la citoyenneté lorsqu’on appartient au Traité no 4 et de réfléchir à l’avenir du traité no 4 en Saskatchewan.
Considérant la réalité vécue dans notre province (Saskatchewan), l’objectif principal de ce projet éducatif est donc d’amener nos élèves à explorer l’idée d’une appartenance actuelle au Traité no 4. Pour ce faire, le premier jour de la conférence (28 avril), les élèves auront la possibilité de participer à des ateliers sur des thèmes variés au sujet de l'idée de la citoyenneté lorsqu’on appartient au Traité no 4 et de réfléchir à l’avenir. À la suite de leur apprentissage, lors de la 2e journée (29 avril) les élèves auront l’opportunité de travailler avec l'artiste Ray Keighley sur la création d’une œuvre d'art collaborative afin de représenter leur vision idéale de l’avenir.
Prenant en considération les recommandations présentées par les membres du comité, Leia et Naomi décident de consacrer la fin de semaine précédant le dépôt du projet à réviser la demande de subvention. S’ajoute à cette belle aventure éducative une charge d’enseignement et temps plein et un rôle parental à assumer auprès de leurs enfants, Leia et Naomi s’investissent corps et âme dans l’écriture de ce projet afin de permettre sa naissance. Pendant la traduction finale de l’anglais au français Leia et Naomi constatent que la voix originale (présente dans le document initial) est absente. Il s’avère donc essentiel de réécrire l’ensemble du projet en langue française en s’assurant que les idées soient les mêmes dans les deux documents. Naviguant entre les deux langues Leia et Naomi tentent de s’ajuster aux différentes interprétations causés par l’aspect bilingue de ce projet.
Le 1er
Novembre, le projet est officiellement remis au Conseil des Arts et le temps
d’attente débute… Pendant les deux mois
suivants, elles rêvent et espèrent tout en poursuivant la mise en place du
projet. Décembre amène la neige et la
période des vacances… une pause bien mérité s’impose pour ces deux enseignantes
afin de leur permettre de retrouver leurs familles respectives.
Hiver 2015
De retour de vacances, Leia et Naomi apprennent avec
joie que le Conseil des Arts de la Sk accepte de financer Treaty4Project. Un
financement de 10 000 $ est alloué afin de permettre d’engager Ray
Keighley à titre d’artiste et d’assurer la réalisation de la conférence
jeunesse. La joie produite par cette
bonne nouvelle est contagieuse et désormais il est possible non seulement de
rêver mais de concrètement mettre en place ce projet innovateur.
Sachant que l’esprit initial des traités appelle à la
collaboration des individus qui vivent sur un même territoire il était
important pour nous que nos élèves puissent vivre l’expérience concrète
d’établir des contacts avec les élèves des écoles secondaires environnantes. Originalement, l’idée était de permettre à
nos élèves de rencontrer des élèves appartenant à des écoles Premières nations
sur le territoire du Traité no 4.
Cependant, après discussions avec notre comité nous avons pris
conscience qu’il était important que nos élèves établissent des liens avec les
élèves des autres écoles appartenant à la même commission scolaire afin de
favoriser une compréhension plus authentique de la réalité vécue autour de
nous. Considérant que le français est
une langue vécue dans un contexte minoritaire en Saskatchewan nous avons
rapidement pris conscience de l’importance d’ajouter à ce projet éducatif un
caractère bilingue. La majorité des personnes ressources au sujet de la culture
Première nations (ainés, artistes, auteurs, présentateurs, chercheurs) et les écoles
environnantes s’expriment souvent eux aussi en deux langues soit le cri et
l’anglais. Malgré ces questions de
langues et d’identités, l’anglais fut le choix pour tisser ces liens d’amitié
et de collaboration. Une invitation fut lancée aux enseignants de notre
commission scolaire et une collaboration fut établit entre les écoles secondaire de Scott, Martin
et Balfour.
I am so excited to be a part of such a wonderful opportunity! This is going to be an unbelievable experience and I am so pleased that this journey will be documented in several formats.
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