Treaty 4: The Next Generation Project / La prochaine génération

Treaty 4: The next generation project (also known as Treaty4Project) is an educational project that allows students to explore the idea of treaty citizenship to better understand the role of their generation in Treaty 4 territory (Saskatchewan) today and in the future. It is our hope this project will reinforce inclusive viewpoints about Saskatchewan’s history and promote the development of student ideas and actions of what treaty citizenship could be.


mercredi 15 avril 2015

La place du français dans l’enseignement des traités en Saskatchewan

Comment pouvons-nous aider nos élèves à découvrir le rôle de leur génération dans la compréhension des traités au Canada dans leur langue seconde ?  Cette question est au cœur d’une réflexion qui a inspiré Leia et Naomi, toutes les deux enseignantes dans le programme d’immersion française à l’école secondaire Campbell Collegiate,  à se lancer dans l’aventure de Treaty4Project

Depuis plusieurs années, nos élèves étudient l’histoire et la vision du monde des Premières nations au Canada.  À la suite de nombreuses activités d’apprentissage, nous avons remarqué que même si les élèves avaient travaillé selon les attentes du programme d’étude, leur compréhension des traités demeurait superficielle et leur vision de l’histoire canadienne était principalement selon un point de vue européen.  Dans un tel contexte, que pouvions nous faire pour permettre à nos élèves de vivre une expérience d'apprentissage authentique dans leur langue seconde ?

En immersion française, le défi est double puisque l’élève doit à la fois apprendre une nouvelle langue et acquérir une compréhension suffisante des concepts enseignés tels qu’ils sont prévus dans le programme d’études du ministère de l’éducation.[1]  La compréhension des traités étant intimement liée à la reproduction d’un discours qui encourage la promotion d’une discrimination raciale selon une vision systémique, il nous est apparu essentiel d’aborder la question de l’octroi inégal des privilèges sociaux.[2]

Devant le double défi, celui de l’apprentissage de la langue française ainsi que la complexité relié à la compréhension des traités en Saskatchewan, nous nous sommes interrogées sur la possibilité d’aborder l’étude de ce sujet de façon différente.  Sachant que la langue est le véhicule qui favorise la compréhension des idées et qu’une difficulté au niveau de la compréhension du contenu peut devenir une entrave à l’apprentissage de la langue, il nous est apparu essentiel d’enseigner au sujet des traités selon une perspective multidisciplinaire.

À travers l’enseignement de la langue française des arts visuels et des sciences sociales nous avions à la fois le désir d’intégrer l’enseignement des traités dans le cadre de notre quotidien et d’encourager le développement langagier de nos élèves.  Dans cet optique, il nous est apparu tout à fait naturel qu’une collaboration s’établisse entre nos différents groupes et matières académiques.

Afin de favoriser une réflexion en profondeur au sujet des traités, nous avons trouvé pertinent d’organiser une conférence jeunesse, Treaty 4: The next generation project.  En prenant en considération la réalité vécue dans notre province (Saskatchewan), l’objectif principal de ce projet éducatif est d’amener nos élèves à explorer l’idée d’une appartenance actuelle au Traité no 4.  Pour ce faire, le premier jour de la conférence (28 avril), les élèves auront la possibilité de participer à 4 ateliers sur une sélection de 12 sur des thèmes variés au sujet de l'idée de la citoyenneté lorsqu’on appartient au Traité no 4 et de réfléchir à l’avenir.  À la suite de leur apprentissage, lors de la 2e journée (29 avril) les élèves auront l’opportunité de travailler avec l'artiste Ray Keighley sur la création d’une œuvre d'art collaborative afin de représenter leur vision idéale de l’avenir.

Sachant que l’esprit initial des traités appelle à la collaboration des individus qui vivent sur un même territoire il était important pour nous que nos élèves puissent vivre l’expérience concrète d’établir des contacts avec les élèves des écoles secondaires environnantes appartenant à la même commission scolaire.  Considérant que le français est une langue vécue dans un contexte minoritaire en Saskatchewan nous avons rapidement pris conscience de l’importance d’ajouter à ce projet éducatif un caractère bilingue. La majorité des personnes ressources au sujet de la culture Première nations (ainés, artistes, auteurs, présentateurs, chercheurs) et les écoles environnantes s’expriment souvent eux aussi en deux langues soit le cri et l’anglais.  Malgré ces questions de langues et d’identités, l’anglais fut le choix pour tisser ces liens d’amitié et de collaboration. Une invitation fut lancée aux enseignants de notre commission scolaire et une collaboration fut établit  entre les écoles secondaire de Scott, Martin et Balfour. 

Afin que la conférence jeunesse puisse atteindre son plein potentiel, il nous est apparu essentiel d’intégrer dans notre planification scolaire les thèmes abordés et un projet éducatif de réflexion afin de permettre aux élèves d’approfondir en français leurs connaissances à ce sujet.  Les élèves de la 9e et de la 12e année inscrit dans le programme d’immersion française de l’école secondaire Campbell abordent présentement ces thèmes dans leurs cours de Français Arts langagiers 9, Sciences humaines 9, Français Arts langagiers 30 et Sciences sociales 30 par l’entremise de projets, d’expériences en lecture avec l’études de romans (Moi, Sitting Bull, Michel Piquemal, Jeanne, Fille du Roy, Suzanne Martel) des enseignements magistraux, des invités spéciaux, de la recherche indépendante et toutes autres activités liées directement au programme d’étude de ces quatre sujets académiques.  Dans le cadre de ces cours, ont approfondis les thèmes suivants : 
  •       Les moyens de subsistance (chasse, cueillette) des peuples Cris et Nakotas
  •       Les mythes et les légendes
  •       Les traditions pratiquées aujourd'hui et leur importance pour la culture autochtone
  •       Un regard historique sur la mise en place du Traité no 4 au 19e siècle


·       La question identitaire entre les différents peuples qui vivent sur le territoire de la Saskatchewan au 19e siècle (Les Cris, les Nakotas, Les Britanniques, les Canadien-français)

La compréhension de ces thèmes a permis à nos élèves de commencer une réflexion en français sur les questions suivantes:

a)  Qu'est-ce que cela signifie pour les gens habitant en Saskatchewan 
«d’appartenir » au Traité no 4 ?

b)  Comment la compréhension du Traité no 4 a présentement un impact sur ma vie 
personnelle ? 

c)  Comment la création d’une pièce d’art visuelle peut m’aider à comprendre la 
complexité des concepts présents dans le Traité no 4 ?
 
Après la conférence, les deux groupes d’élèves (9e & 12e années) auront à réaliser un travail qui démontre leur compréhension des connaissances acquises lors de la conférence.  Par le biais de cette activité de réinvestissement, nous espérons évoquer chez nos élèves un intérêt pour les questions reliées à la justice sociale ainsi qu’une conscientisation sur la question du Traité no4 dans leur vie personnelle. 

En langue française, les élèves de la 9e année auront à réaliser un album illustré au sujet de l’histoire du Traité no 4 et ce que nous devons faire pour encourager une citoyenneté engagée envers le Traité no 4.  Ce travail est lié aux attentes du programme d’études de Français 9 et sera aussi inséré dans l’évaluation du cours de Sciences humaines 9.

De leur côté, les élèves de 12e année seront appelés à  répondre à une question de recherche connectée à la question des traités en Saskatchewan par un processus d'enquête. Grâce à cette expérience pratique, nous espérons que les étudiants seront en mesure de formuler une réflexion authentique et de faire des liens significatifs entre leurs recherches personnelles sur la réalité vécue actuellement sur le territoire du Traité no 4 et l’expérience vécue dans le cadre de Treaty4Project.  Ce projet de recherche a pour but de permettre à l’élève de présenter une argumentation approfondie sur la question des traités en Saskatchewan et représentera une partie importante de l’évaluation finale des cours de Français 30 et Sciences sociales 30.

Treaty4Project s’inscrit dans le développement de stratégies pédagogiques qui permettent aux élèves en immersion française de développer une meilleure compréhension des enjeux reliés aux sciences sociales tout en favorisant l’apprentissage d’une langue seconde.  Cette vision encourage les élèves d’immersion française à persévérer dans leur apprentissage et à surmonter les difficultés rencontrées lorsqu’ils doivent étudier en profondeur des sujets aussi complexe que la discrimination et le racisme. En sommes, notre espoir est que les activités réalisées en classe dans le cadre de Treaty4Project permettent à nos élèves de la 9e et de la 12e année de vivre l’expérience d’étudier au sujet des traités de façon plus authentique en explorant des points de vue plus inclusifs par rapport à l’histoire de la Saskatchewan.

 Naomi & Leia


Références

Barker, C. (2001).  Foundations of Bilingual Education and Bilingualism, 3rd edition revised and enlarged, England, Multilingual Matters LTD, (1st edition: [s.d.]), 484p.

Fortier, N. (2010).  Les défis de l’enseignement de l’histoire en français langue seconde.  Université de Sherbrooke, Maîtrise en histoire, manuscrit non publié.

Fortier-Fréçon, N.S. (2014). L’apprentissage de la langue dans le contexte d’un cours de sciences sociales en immersion.  Journal de l'immersion/Immersion Journal, 36 (1),

Genesee, F. (2007).  French immersion and at-risk students: A review of research evidence.  Canadian Modern Language review, 63, pp. 655-687.
  
Lyster, R. (2007).  Learning and Teaching Languages Through Content : A counterbalanced approach, Philadelphia, John Benjamins Publishing Compagny, 172 p.

McIntosh, P. (1990). White privilege and male privilege: a personal account of coming to see correspondences through work in women’s studies 1988.  Independent school [Reprinted excerpt from Working Paper 189]. The Wellesley College Center for Research on Women. Winter.

Office of the Treaty Commissioner.  Treaty Backgrounder, accessed October 25, 2014,   http://www.otc.ca/education/we-are-all-treaty-people/treaty-information-sheets

Pete, S. Schneider, B. O’Reilly, K. (2013). Decolonizing our Practice – Indigenizing Our Teaching.  First Nations Perspectives, 5, 1, pp. 99-115.


Sensoy, O., & DiAngelo, R. (2012). Is everyone really equal ? An introduction to key concepts in social justice education. New York: Teachers College, pp. 79-95.

Schick, C. & St. Denis, V. (2005). Troubling national discourse in anti-racist curricular planning. Canadian Journal of Education, 28(3), 295-317.

Tupper, J. & Cappello, M. (2008).  Teaching Treaties as (Un)Usual Narratives: Disrupting the Curricular Commonsense.  Curriculum Inquiry, 38(5), pp. 559-578.





[1] Baker, 2001, Lyster, 2007; Genesee, 2007; Fortier-Fréçon, 2010, 2014
[2] McIntosh, 1988; Pete, Schneider, O’Reilly, 2013; Sensoy & DiAngelo, 2012; Tupper & Cappello, 2008; Schick & St. Denis, 2005

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